Myélopathie dégénérative (MD)
Qu’est-ce que c’est ?
La Myélopathie Dégénérative est une maladie conduisant à une paralysie des pattes arrière apparaissant progressivement lors du vieillissement du chien. Il s’agit d’une condition où la moelle épinière perd sa fonction suite à une dégénération de celle-ci. La cause exacte demeure inconnue. Une cause génétique est suspectée, mais la condition est probablement multifactorielle.
Les signes cliniques :
Les signes cliniques sont insidieux et lentement progressifs.
Les pattes arrière sont atteintes en premier. Le chien présente des difficultés à marcher (ataxie), de la faiblesse (parésie) et des déficits proprioceptifs (traîne les pattes/griffes), croise les pattes, se positionne anormalement. Habituellement, les deux côtés sont affectés mais une patte peut être pire que l’autre. Le contrôle de la continence (urine) est normalement préservé.
Les pattes avant sont épargnées jusqu’à ce que la condition soit à un stade très avancé.
La myélopathie dégénérative n’est pas douloureuse. Par contre, elle est parfois associée à d’autres conditions telle une hernie discale qui, elle, peut causer de la douleur.
Si votre chien présente ce type de symptôme, consulter un vétérinaire le plus tôt possible.
Le diagnostic :
Il n’y a pas de test spécifique pour diagnostiquer la myélopathie dégénérative quand les signes cliniques sont présents. Il s’agit plutôt d’un diagnostic d’exclusion. Idéalement, une imagerie par résonance magnétique (IRM) est effectuée afin d’éliminer les autres pathologies pouvant affecter la moelle épinière.
Le diagnostic peut cependant être fait préventivement pour connaitre avant l’apparition des signes cliniques si le chien est porteur ou non des gènes responsables de la MD.
A l’aide d’un simple frottis buccal ou d’une prise de sang envoyée au laboratoire, le vétérinaire effectue un test ADN puis le test DM, qui permet de déterminer si le chien testé est homozygote normal (sain), hétérozygote (porteur sain) ou homozygote muté (atteint).
Un test ADN facile à réaliser
Un test ADN fiable permet de dépister les reproducteurs, d’adapter les accouplements pour éviter de faire naître des chiots atteints et de propager la maladie dans la race.
Chaque gène étant composé de 2 parties (une issue de la mère, et une issue du père), il existe pour tous les résultats des combinaisons possibles à partir de ces deux parties appelées « allèle ». Chaque allèle sain ou malade est potentiellement transmissible à la descendance.
Les résultats du test sont de 3 sortes :
• « DM/DM » dit Homozygote pour la mutation du gène = AFFECTÉ : risque élevé d’avoir les symptômes de la maladie myélopathie dégénérative.
• « DM/N » dit Hétérozygote pour la mutation du gène = PORTEUR : aucun risque d’avoir les symptômes de la maladie myélopathie dégénérative mais peut transmettre le gène à sa descendance.
• « N/N » dit Homozygote pour le gène normal = NORMAL : aucun risque d’avoir les symptômes de la maladie myélopathie dégénérative, ni de les transmettre à sa descendance.
Si l’animal est porteur du gène muté, cela ne signifie pas que les signes cliniques observés sont dus nécessairement à la myélopathie dégénérative, mais bien que l’animal est susceptible de développer la maladie au cours de sa vie.
Les différents types de profil et la reproduction en fonction :
Tableau des accouplements possibles :
Le traitement :
Malheureusement, à ce jour, il n’y a pas encore de traitement de la cause de la myélopathie dégénérative, malgré les différentes tentatives. L’exercice régulier a été prouvé comme bénéfique pour maintenir les animaux atteints fonctionnels et ambulatoires le plus longtemps possible. La physiothérapie, l’exercice régulier et la nage sont donc fortement recommandés.
Quand le chien est trop atteint, ou paraplégique, une possibilité d’aide mécanique existe : une sangle ou une serviette peuvent aider aux déplacements, une chaise roulante peut éventuellement être nécessaire.
Le pronostic :
Habituellement, la condition progresse sur 6-24 mois. Cela varie beaucoup d’un animal à l’autre. Le pronostic à long terme est mauvais puisque la majorité des chiens vont progresser jusqu’au point d’être non fonctionnel.